The Reader

Publié le par AZEMA René

C'est le dernier film que je suis allé voir sur les conseils d'une amie :
à voir absolument :
Allemagne de l'Ouest, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Un adolescent de 15 ans, Michaël, fait par hasard la connaissance de Hanna, une femme de 35 ans dont il devient l'amant. Commence alors une liaison secrète et passionnelle. Pendant plusieurs mois, Michaël rejoint Hanna chez elle tous les jours et l'un de leurs jeux consiste à ce qu'il lui fasse la lecture. Il découvre peu à peu le plaisir qu'elle éprouve lors de ce rituel tandis qu'il lui lit L'Odyssée, Huckleberry Finn et La Dame au petit chien. Hanna reste pourtant mystérieuse et imprévisible....

C'est ce qu'il faut savoir si on veut aller voir le film.

En dessous de l'affiche et d'une photo du film, se trouve un résumé d'un(e) spectateur(trice) plus fouillé, mais qu'il vaut mieux ne pas lire avant le film pour rester dans le caractère énigmatique.




Michaël, adolescent, découvre l'amour avec Hannah, rencontrée par hasard, receveuse de tramway -une femme énigmatique plus âgée que lui. En échange, que demande-t-elle? Qu'il lui fasse la lecture. Et il lit, de l'Odyssée jusqu'à la Dame au petit chien. Un jour elle disparaît... Kate Winslet, pas maquillée, vieillie, enlaidie, paye de sa personne -elle est magnifique. Quelques années plus tard, Michaël, avocat stagiaire, assiste à un procès : celui de cinq geôlières SS. Parmi ces femmes: Hannah. Ses compagnes l'accusent d'être la chef du groupe. En témoigne un compte rendu écrit de sa main, le compte rendu de la mort d’un convoi de prisonnières, brûlées vives dans une église. Michaël ne se remettra pas du poids de cette double culpabilité. Culpabilité de s'être éveillé à la vie sexuelle avec un monstre -Hannah en est un, un de ces monstres ordinaires auxquels les procès nous ont habitués, qui n'ont fait qu'"obéir aux ordres". Et culpabilité de n'avoir rien dit: seul à savoir que cette femme qui ne savait ni lire, ni écrire ne pouvait avoir rédigé le compte rendu, ne pouvait donc être le chef. Alors, au fil des ans, pour se racheter, il va dire, dire tous ces livres, les enregistrer sur des cassettes qu'il envoie à la prison, et elle, comparant les mots entendus avec les signes mystérieux imprimés sur les pages, va apprendre à lire, toute seule. Mais, malgré les livres, sans jamais comprendre sa culpabilité. Quand Michaël lui demande "mais en prison, tu n'as donc rien appris?" elle répond "j'ai appris à lire..."Ralph Fiennes, qui incarne Michaël adulte, est plus beau que jamais, avec la clarté de ses yeux infiniment tristes...Echange de culpabilité... Beau film qui se promène toujours sur le fil du rasoir, flirte avec le danger, car, comment ne pas trouver aussi pathétique ce monstre ordinaire, cette jeune femme qui a tant honte de son illettrisme qu'elle préfère tout perdre -plutôt que de l'avouer? Daldry est d'ores et déjà un grand. Et il n'a pas cinquante ans!

Publié dans cinéma spectacles

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